Le projet CryptoCities a vu le jour en mars 2021 avec pour objectif de réinventer la représentation des villes sous forme numérique. Fondé par une équipe composée de Kai, Will et Beau, CryptoCities s’est établi comme une collection unique d’œuvres d’art voxel basées sur des microcosmes urbains, chaque pièce étant un NFT 1/1. La collection, qui s’étend des grandes cités aux banlieues (suburbs), s’inscrit dans la mouvance artistique des voxels, offrant des créations prêtes à être supposément intégrées dans tout environnement 3D.
Une équipe fondatrice anonyme : un signal d’alerte ?
CryptoCities a été fondé par trois créateurs : Kai, Will et Beau. Bien que ces noms soient familiers à la communauté, les fondateurs restent anonymes en ligne, une pratique courante dans le domaine du Web3 mais qui peut aussi représenter un red flag pour certains utilisateurs. Par exemple, le premier compte Twitter de Kai (@kai0x3) a disparu et a été remplacé par @Kai0x8, renforçant l’opacité autour de l’équipe dirigeante. Par ailleurs, au sein du Discord de la communauté, Kai n’apparait plus dans l’équipe contrairement à Riley —dont le profil Twitter est inactif depuis 2022— et Taz qui s’est contenté de deux récents tweets en septembre 2024. En effet, aucune information vérifiable sur les fondateurs n’est disponible sur Internet. Ce manque de transparence peut inquiéter certains investisseurs ou collectionneurs, bien que cela ne soit pas inhabituel dans le monde des NFTs et de la cryptomonnaie.
Des artistes contributeurs quasiment inactifs depuis plusieurs années
Un autre élément préoccupant est l’inactivité de plusieurs artistes ayant contribué à CryptoCities. De nombreux créateurs qui ont marqué les débuts du projet sont aujourd’hui absents des plateformes artistiques, ce qui pourrait indiquer un manque d’engagement ou de suivi. Parmi eux, Perspektyma, l’artiste à l’origine des suburbs, n’a plus posté depuis plus d’un an sur Instagram. D’autres comme Xuanch (xuanchen3213), inactif depuis plus de deux ans, ou encore Bear Nowhere (bearnowhere), également inactif, laissent planer des doutes sur la continuité de leur contribution artistique à la collection. Cette inactivité des artistes peut soulever des questions quant à la pérennité du projet et l’engagement de ses contributeurs principaux.
Un récent lancement sur OpenSea : des données troublantes
Récemment, CryptoCities a lancé une nouvelle création sur OpenSea : une œuvre intitulée Bran – « #099 », réalisée par l’artiste thaïlandais Swan (Arno Swansnaker), mise en vente au prix de 0,5 ETH. Cependant, certains éléments entourant cette vente soulèvent des interrogations troublantes. En effet, le NFT est listé sur une page OpenSea de CryptoCities qui ne compte que 14 propriétaires pour 99 œuvres. Plus préoccupant encore, un seul portefeuille (0x90E3F1F049BAAd794149d7CBC4bC71E09c73aefD) détient à lui seul 71 des 99 œuvres, ce qui pourrait indiquer une faible distribution des actifs. De plus, cette collection, créée en août 2024, ne montre aucune activité significative.
Après une recherche plus approfondie, il apparaît qu’il existe une autre page CryptoCities plus ancienne sur OpenSea, sous le nom d’utilisateur Crypto_Cities_Archive, qui semble être la page d’origine du projet. On y retrouve toutes les œuvres connues ainsi que l’historique des transactions. Par exemple, le NFT CryptoCities #003 – Tokyo, acquis pour plus de 150 000 $ (40 ETH) par KZ3vault, figure bien sur cette page. En revanche, une copie de ce même NFT, sans aucune valeur, est listée sur la nouvelle page du projet. Pourtant, c’est cette nouvelle page qui propose la vente de la création Bran – #099 !
La coexistence de ces doublons et de cette double présence sur OpenSea pourrait s’apparenter à une tentative de fraude par usurpation. Toutefois, la vente du nouvel NFT est relayée de manière officielle, ce qui ajoute à la confusion.
#099 – Bran live on auction for the next 2 hours!https://t.co/bkxr0LT9Y3 pic.twitter.com/uzNiXZxbod
— CryptoCities (@CryptoCitiesNFT) September 27, 2024
Bran – 09/26/24 pic.twitter.com/pIhExAjKWZ
— CryptoCities (@CryptoCitiesNFT) September 23, 2024
In fine, cela soulève des questions sur la gestion et la transparence du projet. Nous avons exprimé une partie de nos inquiétudes directement dans le channel #🏨|city-chat du Discord :
Hi there & @Will ! I’m writing an article about CryptoCities on my French website — The sale of a new Swan item caught my eye. I was wondering why there are two collections on Opensea
i. https://opensea.io/collection/cryptocities (99 items)
ii. and an ‘archived’ one (https://opensea.io/collection/cryptocities-archive (74 items).
The collection also mentions 333 items, why? Also, the ‘Vision’ page of the site mentions collaborations with BAYC or CyberKongz. What’s going on there? Do you have any examples (I can’t find anything online)?
Will nous a ensuite invités à poursuivre la discussion en message privé. Une liste de questions plus exhaustive a été soumise, mais nous n’avons pas encore reçu de réponse à ce jour.
Des œuvres voxel uniques et immersives
Indépendamment de cette vaste zone d’ombre à éclaircir, chaque ville et chaque suburb (Neotokyo 2021 par perspektyma) dans CryptoCities est une œuvre d’art numérique unique (1/1), soigneusement conçue et prétendument prête à être utilisée dans n’importe quel environnement 3D grâce à des logiciels propriétaires développés par l’équipe. Ces créations voxel permettent de générer des mondes immersifs, où chaque détail compte. À travers ce processus, CryptoCities ne se contente pas d’être une simple collection de NFTs, mais promet un outil puissant pour créer des environnements virtuels immersifs, explorables en réalité virtuelle (VR) — selon la vision du projet.
Depuis ses débuts, CryptoCities n’a en effet cessé d’évoluer. Initialement axée sur la création de villes, la collection s’est progressivement étendue pour inclure des suburbs (banlieues), élargissant ainsi l’expérience utilisateur. Chaque asset créé par l’équipe est unique et semble pouvoir être intégré dans des environnements virtuels. Mais CryptoCities ne s’arrête pas là. Le projet promet s’engager activement dans le développement de son propre metaverse, avec une équipe dédiée à la création de mondes immersifs exploitant les assets voxel de la collection. Cela inclut également une compatibilité avec d’autres environnements 3D. Malheureusement, à ce stade, ni le metaverse ni même l’interopérabilité à d’autres univers n’ont été démontrés.
La communauté et les artistes
L’un des piliers de CryptoCities réside dans sa communauté d’artistes et de collectionneurs passionnés par l’art voxel. Le projet ne se limite pas à la simple vente de NFTs, mais cherche à créer un véritable écosystème artistique où les créateurs peuvent exprimer leur vision à travers des œuvres numériques uniques. Parmi eux, Christophe Tritz se distingue par son implication dans la collection, avec des œuvres notables comme les NFTs #020 – R’lyeh, #078 – Camelot, et #086 – Babel. En plus de sa contribution à CryptoCities, Tritz a lancé sa propre collection, CryptoPlanets, sur OpenSea, démontrant son désir de diversifier ses créations et d’explorer de nouveaux concepts artistiques, notamment autour de planètes et d’univers de science-fiction.
Cependant, tous les artistes ne semblent pas suivre cette dynamique. Des contributeurs clés comme Perspektyma, Xuanch, et Bear Nowhere, autrefois actifs, sont aujourd’hui inactifs depuis un à deux ans, soulevant des questions quant à leur engagement à long terme dans le projet. Malgré cette inactivité, l’exemple de Christophe Tritz montre que certains artistes continuent d’évoluer dans le Web3, en créant des projets parallèles tout en restant connectés à l’univers de CryptoCities. Ce contraste met en lumière les défis auxquels fait face le projet pour maintenir l’enthousiasme de ses artistes, tout en offrant de nouvelles opportunités créatives à ceux qui choisissent d’y rester investis.
Les défis et perspectives pour CryptoCities
CryptoCities, malgré son succès, devra relever plusieurs défis dans les années à venir. Le marché des NFTs est en constante évolution, avec une concurrence croissante dans le domaine des metaverses et des actifs numériques. L’inactivité des artistes clés, l’anonymat persistant des fondateurs, ainsi que la concentration inquiétante des items dans un seul portefeuille sur OpenSea, posent des questions quant à la viabilité à long terme du projet. Cependant, CryptoCities mise sur son engagement envers la qualité, l’innovation et l’expansion continue de sa communauté pour surmonter ces obstacles. Le projet devra également clarifier les raisons de l’existence d’une page d’archive pour ses NFTs afin de dissiper les inquiétudes.
Pour suivre l’évolution de ce projet, vous pouvez consulter leur compte officiel X ou rejoindre leur Discord pour entrer en contact direct avec l’équipe et la communauté.